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Ma petite vie
17 octobre 2005

Nuage

Voilà! Maintenant j'ai les idées au clair et je peux raconter...

Il m'avait dit qu'il serait chez moi à 18h. Ponctuel mon sauveur! Dès que j'ai entendu la sonnette, je me suis précipité vers l'interphone et j'ai déclenché l'ouverture de la porte. Et après j'ai sautillée jusqu'à la porte de l'ascenseur.

Il y avait une heure que j'étais prête : douchée ( j'ai encore faillie me casser la figure), parfumée ( je vous dit pas lequel copieuses), minijupe à carreau et pull chaussette, collants noirs ( chers!) et mignon escarpin plat verni. Les grands moyens...

La porte de l'ascenseur s'est ouverte et je n'ai vu qu'un énorme bouquets de fleurs des champs, une débauche de couleurs et le visage de mon sauveur aux yeux pétillants de gentillesse et de bonheur devant mon plaisir.

Et oui! Ca existe encore! Il suffit de se fouler la cheville...

Et puis comme si ça ne suffisait pas, en plus de la précieuse attestation de ma Carte Vitale, alors que je venais de pivoter sur ma patte gauche, une main a soutenue pudiquement mon bras, le temps de sautiller jusqu'à mon petit chez moi en sa compagnie.

26 minutes et un verre de Muscat de Frontignan/petits fours plus tard, je savais tout de lui : toulousain, divorçé à en pleurer, perdu ses parents jeunes, monté à la force du poignet, cadre sup ( je vous dirai pas où, vous me le piqueriez), fou de Paris...

Incroyable! mon sauveur m'annonce 50 ans. On le dirait pas.

Je me livre à mon tour : bretonne, 25 ans, cadre, célibataire, coeur en jachère ( je suis trop difficile, il paraît), un grand amour qui a fait flop après trois ans de vie commune et d'une sale façon ( il a rompu brutalement le soir de Noël sur le quai de la gare où je l'attendais), j'ai voulu mourir mais j'ai pas osé...

Commun : catholiques, croyants mais pas exaltés, amour des autres,  vie simple, amour des jolies choses, il lit tintin et astérix, mêmes gouts musicaux, littéraires, cinématographiques, amour de Paris, aimons flâner et nous laisser aller au hasard des rencontres, beef  saignant, pot au feu, Paris-Brest et Saint Honoré, et j'arrête là.

20 heures : il prend congé non sans me demander si j'ai besoin de son aide pour faire des courses le lendemain. Il est en congé pour la semaine. On s'échange les numéros de portable. Et je lui dis que c'est d'accord pour le lendemain 10h ( je voudrais aller au Champion du Boulevard Leclerc).

Je sautille jusqu'à l'ascenseur. Il me demande s'il peut me faire la bise. Elle est pudique et chaleureuse. il se retourne et au moment où l'ascenseur va se refermer sur lui, je saute dedans et je ne sais pas ce qu'il me prend : je me pend à son cou et m'effondre sur sa poitrine ( il fait 1.80m, moi 1.65, c'est impeccable)...

Alors, il s'est produit un truc: j'ai relevée ma tête sans le lâcher et j'ai vu que ses yeux était baignés de larmes.

Il m'a dit "Tu as faim?". Je lui ai dit que oui. On est remonté, j'ai pris ma petite veste noire, mon mini sac à main, mes béquilles et on est parti. On apris le bus jusqu'à Saint Germain, dégoté un petit resto sympa et parlés jusqu'à point d'heures. Et puis il m'a ramené. A cause de ces foutues béquilles, je ne pouvais pas lui tenir la main. Mais lui m'a tenue par la taille et c'était merveilleux.

Il m'a dit : "Je sais pas où on va. J'ai le double de ton âge. Et si ça marche entre nous, ça peut être terrible pour toi. J'aurai le meilleur, une jolie jeune femme, sûrement ma complémentaire, l'autre partie de moi-même, celle que j'ai cherché toute ma vie et que je n'avais pas trouvé. Toi, tu auras du bon mais aussi le pire. Si je te fais des enfants, je ne pourrai peut être pas les amener à l'âge adulte, j'en ai trop souffert moi même. Et puis quand on aime, il faut aller jusqu'au bout. Je n'ai pas le droit de t'imposer plus tard de soigner un vieillard et de te retrouver seule à un âge où tu seras encore jeune..."

Saleté d'état civil qui nous joue un si mauvais tour.

En tout cas, au moins, je suis tombé sur un mec bien.

Qu'importe,  à 10 heures je serai prête pour lui.

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